“Dieu, si cela devrait se faire, aide-nous à garder la foi “. C’était une phrase que mon père a prononcé quand il priait pour moi le lendemain de la proposition d’amputer mon pied.

19 février 2005, vers 16h -17h fut une soirée sombre pour moi. Ma vie bascula en l’espace de quelques minutes.  Difficile pour l’adolescent que j’étais de me retrouver incapable de faire quelque chose sans l’aide d’une personne. Je venais d’endosser le nom “Handicapé “. J’avais des rêves, je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait m’arriver. J’étais en forme et j’aimais ma personne. Mais hélas, la vie nous réserve parfois des surprises douloureuses. On n’y peut rien. Tout ce que Dieu fait est bon. A lui toute la gloire. Je lui dis merci pour tout ce qui passe dans ma vie. Rien ne lui échappe. Il est souverain.

Beaucoup d’années se sont écoulées. J’ai traversé beaucoup d’épreuves. Mais Dieu ne m’a jamais abandonné. 

Il eut des moments où l’espoir a mis les voiles. Aujourd’hui je vais bien, demain je vais très mal. Les infections ne me lâchaient pas. Les escarres me menaient la vie dure. Les pansements duraient plus d’une heure. Souvent ont défait les bandages et on trouve plein d’asticots…

Je ne faisais pas bien mes nuits. Ma mère me massait et mon père priait jusqu’au petit matin.

 Des fois les médecins disaient à mes parents de me ramener à la maison parce qu’ il n’y avait plus rien à faire.

Je me suis retrouvé avec les deux hanches déboitées suite aux complications des escarres. Je voyais la tête de mon fémur. Je pouvais voir la cavité où il (le fémur) était logé. Je perdais beaucoup de sang et j’étais presque tout temps anémié. Pour remédier à l’anémie, fallait me transfuser. Mais mon organisme faisait une réaction à chaque fois. C’était impossible. Et comme si ça ne suffisait pas, la petite escarre au niveau de mon genou se compliqua très rapidement. Je n’aime pas faire les choses à moitié (rire). Bref ! C’était comme s’il y avait des souris dans mon genou qui rongent la chair. Fallait presser chaque jour pour évacuer le pus. Je pouvais voir les petits morceaux de chair qui sortaient avec le pus. La rotule se retrouvait de fois sur le côté ou carrément en bas du genou. J’ai été opéré mais malheureusement le fixateur n’a pas tenu. Mon organisme a rejeté le fixateur. Alors l’amputation devenait la seule option sur la table. Ce fut la décision la plus difficile que j’ai prise.

Toi qui me lis, tu diras peut-être que j’exagère…mais c’est la réalité et j’ai conservé des photos.

Peut-être que tu souffres dans ton corps ou peut-être tu fais face à des épreuves. Sache que Dieu ne t’a jamais oublié. Certes c’est dur, c’est décourageant quand ça perdure, quand ça prend des années. Quand tu ne vois pas une petite lueur d’espoir à l’horizon. Garde la foi en Dieu. Espère en lui. J’ai vraiment espéré que mon ami neurochirurgien me dise : Eze on peut faire quelque chose. Mais hélas !

Dieu n’est pas étranger à ta douleur. Grave cela au fond de toi et rappelle-toi de cela chaque jour.

 Tu as pleuré ? Moi aussi j’ai versé d’abondantes larmes. Tu es désespéré ? Moi aussi j’étais tellement désespéré que j’ai demandé un jour à mon père quand on était à l’hôpita (Yalgado)l de me ramener à la maison. La situation à laquelle tu fais face te fait croire que Dieu t’a oublié ? Moi aussi-il eu un moment où je disais : Ce n’est pas une vie ça Eze.

On ne peut pas forcer Dieu. La Bible : Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? Romain 9 :21

Il sait modeler l’argile pour en faire un chef-d’œuvre. Il sait comment redonner de la valeur à un vase brisé en mille morceaux.

Lui seul connaît l’avenir et sait comment, quand nous tirer d’affaires. Alors change de regard. Ne regarde plus les épreuves. Ne regarde plus la douleur. Contemple les bienfaits de Dieu dans ta vie. Aies foi qu’il viendra à ton secours. Parle lui de tout ce qui te fait peur. Ne retiens pas tes larmes devant lui. Il te connaît. Il sait à quoi tu fais face. Il les essuyera.

Le soir arrive les pleurs, et le matin l’allégresse. Psaumes 30.

Ne laisse personne te faire douter, te faire croire que tu ne t’en sortiras pas. J’ai été en observation durant 72h. C’était des calmants que l’on me donnait. Mon cas était délicat. On m’appelait le patient délicat. D’autres le patient de la chambre C. Je suis toujours en vie et je rends grâce à Dieu.

Tiens bon ! Confie-toi à Dieu et laisse-lui faire le reste.

Je termine par ces lignes !

Au cours de notre séjour terrestre, tout peut arriver à tout moment. Une maladie, un accident…peut faire basculer notre vie. Le riche peut devenir pauvre tout comme le pauvre peut devenir riche. Elle est ainsi la vie. Ces situations peuvent arriver. La meilleure façon de les affronter est de se confier à Dieu au lieu de se lamenter en se posant des questions genre : pourquoi moi ? Qu’ai-je fait à Dieu ?

Demandons plutôt la force et la sagesse dans les moments d’épreuves. Il y a toujours des leçons à tirer.

J’ai vu les merveilles de Dieu dans ma vie. Et pour dire vrai, rien que les escarres (plaies) pouvaient mettre fin à mes jours. Le matériel pour les pansements coûte cher. Mais Dieu a pourvue jusqu’ici. Je m’amuse avec mes amis en leur disant que la situation que je vis pouvait me rendre fou (rire) Heureusement que j’ai Dieu à mes côtés. Je peux faire une semaine sans sortir hors de la cour. Avant c’était des mois.

Cher lecteur, Dieu prend soin de toi. Ne te laisse pas abattre. La Bible : L’esprit de l’homme le soutient dans la maladie ; Mais l’esprit abattu, qui le relèvera ? Proverbe 18 :14

Jonas dira : Jon 2 :7 (2 :8) Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, Je me suis souvenu de l’Éternel, Et ma prière est parvenue jusqu’à toi, Dans ton saint temple.

Celui qui a les oreilles n’étant -il pas ? Il est disponible H24 pour nous écouter et il aime nous écouter.

Actuellement j’ai beaucoup récupéré. J’arrive à faire certaines choses moi-même. Chose que je ne pouvais pas faire avant. Même amener la nourriture à la bouche m’était impossible. J’arrive à faire quelque chose sur mon ordinateur. Merci à toute ma famille qui m’apporte quotidiennement de l’amour et qui répond toujours présents. Merci à tous mes amis.

J’ai encore du chemin. Et si le navire venait à couler, je m’agripperais au débris.  Dieu ma force, Dieu mon espérance.

 J’atteindrai la rive. Et toi, que décides tu ?

#Demeurezbénis