Bienvenue sur le blog de Wendenmi Ezéchiel OUEDRAOGO

Je suis une branche de la vigne

Nous vivons dans un monde ou vivre avec un handicap n’est pas du tout facile. Il faut apprendre à gérer ses propres émotions et celles des autres. C’est carrément un autre monde. Chaque jour avec son lot de défis. Mais tout n’est pas sombre comme beaucoup le pense.

Il y a deux sortes de handicap …

…Handicap visible

…Handicap invisible.

Notons qu’il y a ceux qui sont nés avec. Chez certaines personnes il s’est invité à l’improviste de part une maladie, un accident…

Je profite de ces lignes pour ouvrir une parenthèse à mes jeunes petits frères et sœurs qui n’ont pas réussi à leur examen de fin d’année.

Certes c’est difficile, l’échec rend triste et nous amène souvent à nous poser trop de questions. Et de fois il y a aussi des paroles blessantes genres : il ne bossait pas, il était distrait …

J’ai rempli tous les dossiers pour le BEPC. J’ai fait l’examen pour les épreuves sportives et j’ai été déclaré apte. Mais je n’ai jamais mis pieds dans une salle de composition. La paralysie m’a surpris. Mes camarades me rendaient visite, mais je ne pouvais rien faire. Même simplement prendre un verre d’eau et amener à ma bouche était impossible. Alors vous avez pu composer et ça n’a pas marché. Demander à Dieu la santé et préparer vous pour l’année prochaine. Comme on aime le dire : ce n’est pas le départ qui compte, c’est  l’arrivée. Tu ne sais pas ce que l’année prochaine te réserve. Courage.

Revenons à notre sujet.

Le handicap n’est pas contagieux. Ni un concours qu’il faut passer pour être admis. Le handicap c’est juste que le corps qui réagit de façon automatique à certaines choses à pris un coup. Il peut cesser de fonctionner ou fonctionner partiellement. La personne est obligée de faire les choses de façon mécanique. Fournir plus d’efforts. En gros la personne fait les choses différemment pour le même résultat que celui qui est valide.

LE HANDICAP VISIBLE

Je fais partie de ce lot. Même à distance je suis remarquable (rire). Le handicap ne faisait pas partie de mon programme, ni de mes ambitions. Il s’est invité chez moi un soir avec toute sa famille (rire). Adolescent que j’étais, je me disais que c’était pour un bout de temps. Mais quand le handicap s’invite dans une famille, il bouleverse tout. Il fallait réaménager le programme de la famille pour s’occuper de moi. Engagé un infirmier pour les soins qui coûtent très cher, veiller à ce qu’une personne soit toujours à côté de moi…Ma famille a dû faire face à cela. Mes parents revenaient du service de temps en temps pour prendre de mes nouvelles. Du matin au soir c’était des prises de produits et pansement.

Malgré que j’étais bien entouré, la colère ne me quittait pas. J’en voulais à moi-même, j’en voulais à tout le monde. Mes larmes coulaient. Souvent elles étaient chaudes sur mes joues. Je boudais la nourriture. L’envie de rejoindre mes amis jouer au foot me rongeait. Tout que je voulais, c’est de retrouver ma santé.

QUE FAIRE QUAND VOUS AVEZ UNE PERSONNE QUI A PARACHUTÉ DANS LE HANDICAP ?

Sachez que le cœur d’une personne qui a parachuté dans le handicap est comme un lion blessé. Il est toujours sur la défensive. Il s’énerve pour un rien. Il a tendance à s’isoler. Il cultive la solitude et se renferme sur lui-même petit à petit. Il faut beaucoup d’amour et de patience envers la personne. La cadence de la réconciliation avec son corps n’est pas la même chez tout le monde. Ça varie d’une personne à l’autre. Faites beaucoup attention à vos paroles genre 🙁 tu es paresseux, tu ne fournis pas d’efforts, nous allons faire ceci ou cela te laisser si tu ne te bat pas pour te relever …) quand vous dialoguez avec lui. Vous pouvez facilement le pousser au bas fond sans savoir. Posez-vous cette question : qui se plairait à être cloué au lit ou sur un fauteuil roulant sans pouvoir faire les choses simples de lui-même sans l’aide d’une personne ? Rien que de savoir que le fauteuil Roulant fera partie désormais de sa vie, et qu’il doit devoir aller là-dessus fait très mal. Je n’ai pas de mot pour expliquer en fait. Tout ce que vous avez à faire c’est encourager la personne, l’écouter, lui laisser déverser sa colère…laisser lui du temps. Souvent ca prend des années. Mais avec le temps, petit à petit il fera la réconciliation avec lui-même. C’est une étape très difficile. Je me souviens, je suis resté dans la cour presque une année sans sortir. C’était juste ma chambre, le salon et la terrasse. C’est mon père qui m’a amené en balade quand j’étais à Koudougou pour la rééducation. Je n’étais pas d’accord. Il n’a pas discuté ce jour-là (rire). Depuis ce jour je n’ai plus eu peur des regards des gens. D’ailleurs ça m’a énormément fait du bien. Je n’ai plus peur d’affronter les regards des gens. Souvent je m’amuse avec certaines personnes qui me regardent en leur disant de m’envoyer quelques photos après.

Cultiver l’amour autour de votre proche qui est décourager de la vie, proposer lui des sorties, encourager le, dites-lui qu’il compte pour vous. Ne lui mettez surtout pas la pression. Faites tout avec douceur et patience. Des fois, les humeurs et les émotions de la personne peuvent vous énerver. Ne perdez pas patience. Retenez-vous. Le fait d’être tout temps a ses petits soins, il se sent comme une grosse charge sur vous. C’est à vous de le rassurer que vous l’aimiez et vous êtes là pour lui.

Petit à petit il va se réconcilier avec son corps. Une guérison intérieure qui est d’une grande victoire. Vous allez même constater que sa manière de parler, de voir les choses sont différents. Alors cultivons l’amour autour des personnes à mobilités réduite. J’avoue que ce n’est pas du tout facile. Mais avec le soutien de nos proches et amis, la peur d’affronter la vie plie bagages.

LE HANDICAP INVISIBLE

Pour moi c’est le handicap le plus dur à supporter. Le monde d’aujourd’hui est tellement basé sur le physique que beaucoup investissent de forte somme d’argent juste pour paraître. Beaucoup souffrent en silence. D’autres camouflent leur handicap par leur habillement…de peurs des moqueries, des mépris, du rejet. D’autres veulent un enfant mais la vie ne les offre pas. D’autres se sentent complexé de par leur forme.

Faisons attention. Apprenons à maîtriser nos langues. Il y a des gens qui pleurent des nuits entières, qui perdent l’appétit, qui dépriment, qui s’isolent suite à des paroles blessantes. Des fois c’est un juste un mot et vous raviver les douleurs de la personne. Demander toujours à la personne si ça le dérangerait que vous parliez de sa situation. Il vous répondra. Personnellement, j’aime beaucoup discuter sur le handicap, sur ma situation. Pour moi c’est une occasion que je saisie pour expliquer aux gens comment je vis, et surtout les faire savoir, que la personne en situation de handicap est aussi une personne tout comme eux. Leur expliquer, que nous avons des projets, des envies, des rêves…nous recentons la douleur mais autrement.

Alors cher lecteur, pose-toi de bonnes questions avant toute chose. Ne te hâte pas d’aborder le sujet sur le handicap. Ne les rejette pas. N’appelle pas l’enfant d’autrui qui est né avec des problèmes de santé “enfant bête “. Non ! Il a un nom. Apprenez à vos petits frères et sœurs à ne pas se moquer d’une personne qui vit avec un handicap. Faites-les savoir que ce sont des personnes comme eux, que la vie a privé de certaines choses.

Nul n’est à l’abri. On est tous des potentiels handicapés.

Soyons humble. Personne ne sait ce que contient demain.

Ps: JE SUIS OUVERT POUR TOUTE QUESTIONS OU DISCUSSIONS. N’HÉSITER PAS!

#DemeurezBenis

7 thoughts on “LE HANDICAP ! ET SI ON EN PARLAIT

  1. Bonjour j’ai aimé vous lire.
    En vous lisant je me suis reconnue parce que moi également j’ai un handicap et ce n’est pas facile de vivre avec mais quand tu comprends déjà que ce n’est pas fatalité tu es plus motivé qu’avant merci pour cette article. Je promet de finir de finir mes articles sur le handicap sans que je commence sans jamais fini.

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