Bienvenue sur le blog de Wendenmi Ezéchiel OUEDRAOGO

Je suis une branche de la vigne

Nous avons  sans doute au moins une fois rencontrer une personne handicapée ou peut-être nous avons un ami, un parent, un proche…qui vit avec un handicap. 

Le handicap n’est pas quelque chose de contagieux. Pour moi, c’est la version mécanique de l’être humain. c’est -à -dire, il y a  une partie du corps, qui refuse d’exécuter les ordres donnés par le cerveau. La ligne de commande a été abîmée. donc il faut que la personne qui a  le handicap s’adapte. il faut qu’elle fasse les choses autrement. Souvent pour les gestes simples du quotidien, lui il doit fournir le double de l’effort que la personne valide. Mais ça n’enlève rien sur le fait que nous soyons tous humains. 

Parce qu’on peut être bien portant, et passer de statut valide à invalide en espace de quelques minutes. C’était mon cas. Je me souviens que c’est moi qui conduisait la moto pour aller au verger, lieu de mon accident Mais si j’avais su que les minutes qui allaient suivre j’allais me retrouver handicapé, je n’oserais même pas la toucher, n’en parlons pas d’aller au verger. 

Ça peut arriver à tout être humain au cours de sa vie. Et croyez moi c’est un monde où je n’invite personne. C’est un monde où le rejet n’a pas de repos. C’est un monde qui attire les regards. C’est un monde où il faut se battre au quotidien pour s’adapter et se faire une place dans la société. c’est un monde où tu dois gérer tes ennuis, tes pensées, soucis , émotions, supporter les regards, des fois le mépris et aussi les paroles blessantes…

Alors sachez que le handicap va au-delà de la personne que vous voyez. Imaginez vous un   tant soit peu incapable de porter un verre d’eau à votre bouche sans l’aide d’une personne. Et là c’est juste une imagination. Sinon la réalité est tout autre. Vous devez savoir que la personne en situation de handicap est comme un lion blessé. Toujours sur la défensive. Nerveux, crise de colère à répétition, des fois elle sort des paroles qui peuvent blesser… Mais vous qui êtes son ami, proche ou parent…Ne prenez pas tout à cœur. Il n’est pas maître de lui- même. c’est la douleur et l’amertume qui le ronge. Si vous ne comprenez pas bien cela vous allez l’abandonner au moment où il aura le plus besoin de vous. Le fait même que la personne ne peut plus faire certaines choses de lui même le rend très nerveux. Je me souviens que je voulais ne serait-ce que quelques seconde m’assoir mais c’était impossible. une personne s’asseyait sur le lit. on me relevait tout doucement pour m’adosser à celui qui est assis sur le lit. mais je ne tenais pas. je perdais connaissance.

Certes ce n’est pas facile, mais supportez-le, encouragez-le ne l’écartez pas de vos programmes. faites lui sentir que vous ne le voyez pas comme un handicapé mais une personne valide. une personne capable de se surpasser et faire beaucoup de choses. Et laisser le temps faire son chemin. 

Moi aussi ma famille a beaucoup souffert avec moi. certains de mes amis aussi. Ils ont supporté mes humeurs, mes crises de colère. je boudais la nourriture. je n’avais envie de rien. Tout mon univers était vide…des fois ils me parlent mais je ne réponds pas. je criais très souvent sur eux. Mais ils ont répondu toujours présent quand j’ai eu besoin d’aide. Ma famille m’a apporté beaucoup d’amour. maintenant on se souvient  et on rigole. Avec tout leur amour, soutien et surtout la patience… maintenant j’arrive à faire beaucoup de choses. je peux m’asseoir des heures, je sors avec mes amis. j’ai envie de réaliser les projets que j’ai en tête. Et comme j’aime dire je commence à vivre à nouveau maintenant.

La vie c’est aussi se dire et si c’était moi? C’est aussi prendre conscience que y’a rien de plus beau que d’apporter de l’amour à son prochain. certainement d’autres me diront, j’allais me maîtriser, j’allais réagir autrement. c’est vrai. vous avez raison. mais quand vous devenez prisonnier de votre propre corps, vous perdez tout contrôle. vous êtes hors de vous-même. vous ne voulez plus de votre corps. il est devenu étranger pour vous. Tout ce dont vous avez besoin c’est croire en quelque chose. s’accrocher à quelque chose. Vous avez la tête remplie de questions sans réponses. La vie perd sa saveur. votre ciel perd son éclat. Le terme » ma vie n’a plus de sens » prend tout son sens en ce moment. Une fois à l’hôpital, j’ai beaucoup versé des larmes un matin. j’avais trop de pensée dans la tête. je voulais retrouver ma santé. mes larmes coulaient. j’ai demandé à mon père qui était à côté de moi de me ramener à la maison. Mes paroles ne lui ont pas fait » du bien » ce jour-là quand j’y pense. mais il est resté fort à mes côtés.

C’est possible de remonter la pente. C’est un travail de longue haleine qui nécessite d’énormes efforts. J’ai dû tout réapprendre à zéro comme un bébé. manger, s’asseoir et tenir ma tête…

Je ne vais pas être long. J’espère que ces quelques lignes vont aider à mieux comprendre la personne vivant avec un handicap.

Maintenant comment s’approcher de la personne vivant avec un handicap?

La première des choses, mettez votre pitié en stand bye. Si vous le voyez comme une personne qui fait pitié, n’allez pas. c’est peine perdue. Nous n’avons pas besoin de pitié, mais de respect. Si vous le voyez comme une personne incapable de faire certaines choses, là aussi n’allez  pas. des fois quand une personne veut me donner son contact, automatiquement, la personne en voyant mes mains pense que j’ai besoin d’aide pour le faire(saisir et enregistrer). pourtant non! je peux le faire. Si la personne a besoin d’aide, elle vous dira. beaucoup sont très intelligents. Même si leur physique te fait penser autrement. ne jamais le sous-estimer . Le physique c’est juste une « coque » que Dieu nous a donnée, le physique peut être en « panne » à tout moment ou périr. mais à l’intérieur y’a quelque chose de fort. Alors voyez la personne ( handicapé) comme vous même. Et surtout arrêter les préjugés. ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fait pas à autrui. (Bible ) .

Contrôlez vos regards sur la personne. il est tout comme vous. pourquoi porter des regards sur lui sans cesse? Ce que vous ne savez pas, c’est quelque chose qui met mal à l’aise la personne vivant avec un handicap. ça peut amener la personne à se poser beaucoup de questions. Personnellement j’avais peur des regards des autres. Je ne sortais pas. mais avec le temps je suis arrivé à surmonter les regards. A la limite ça me fait rire. souvent quand je suis assis devant notre grand portail, certains passants peuvent me regarder jusqu’à quitter le chemin. 

Je peux vous avouer que le regard est le plus difficile à supporter. Alors faites attention.

Voilà un peu ce qui nous met mal à l’aise. le reste, c’est apprendre à mettre un frein à votre langue pour ne pas le blesser. Petit à petit, avec amour et patience, la confiance s’installera. Parce qu’ il verra que vous êtes une personne qui le considère comme une personne normale et non un sous-humain. 

C’est tout ce que vous avez à faire. vous n’avez pas besoin d’être riche pour cela. juste votre amitié, votre temps est largement suffisant…le petit geste que vous croyez insignifiant est quelque chose de grand pour lui. Et si votre souffle financier est bon, tant mieux. vous pouvez l’aider à réaliser ses projets.

je termine ces lignes par ces mots…

Nous avons besoin de votre soutien. quand je parle de soutien ce n’est pas forcément le côté finance. Être les yeux, les pieds, les bras de son prochain c’est un grand soutien. 

Visiter, apporter de l’amour est un grand soutien. Juste un peu de votre énergie. Si tu ne peux rien faire du tout, de grâce,passe tranquillement ton chemin.

  Proverbe 17-17: » L’ ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère. »

La vie c’est aussi prendre conscience qu’ aujourd’hui peut être rose, mais demain renferme des mystères. Soyons humbles.

#DemeureBenis

12 thoughts on “LE REGARD DES AUTRES

  1. Mon cher Ézéchiel, je suis toujours admirative du courage et de la force que tu as trouvés pour te “relever” de toutes ces épreuves si difficiles et ton récit est une belle leçon de vie pour nous tous, pour nous qui ne réalisons pas toujours la difficulté que les personnes comme toi vivez. J’espère qu’on pourra se rencontrer un jour 🙏🏽 Amicalement Maruska

  2. Tout à fait juste mon frère vivre avec une handicape n ‘est une source de malheur mes une volonté de Dieu qu’il exerce sur qui il veut quant il veut et où il le veut mon frère reste tjrs for car Dieu sais tjrs ce qui est bon nous

  3. Tout à fait juste vivre avec une handicape n ‘est une source de malheur mes une volonté de Dieu qu’il exerce sur qui il veut quant il veut et où il le veut mon frère reste tjrs car Dieu sais tjrs ce qui est bon nous

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